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                                                                       EDITORIAL

                            Janvier 2006

 

 

 

UN MINISTERE HORS LA LOI,

LE REGNE DES PETITS CHEFS

 

On entend souvent les journalistes se gargariser, à propos de certains lycées et collèges, de « zones de non droit ». Ils aiment les expressions toutes faites, le choc des images et le poids des mots. Mais les délinquants, les hors la loi, ne sont pas nécessairement à rechercher du côté des jeunes gens. L’Education Nationale respecte-t-elle les lois et réglementations qui paraissent à son « Bulletin Officiel » ?

Ainsi les horaires de philosophie en terminale « S ».

Après un cafouillage lié à la réforme (et à la « contre réforme », puis de la « contre, contre réforme » !) en 2002 et 2003, les textes sont clairs : l’horaire est nécessairement de 4 heures professeur, qui peuvent se décliner au choix des établissements en 2 heures élèves (classe entière) + 1 heure (classe dédoublée) ou 4 heures élèves classe entière. Les divers textes ne laissent aucune ambiguïté sur ce point.

Or, en dépit des campagnes de protestation nationales, des interventions de l’Inspection de Philosophie, certains chefs d’établissement, et, nous le craignons, une bonne partie d’entre eux,  dans le public comme dans le privé, continuent à ignorer ces textes. (soit une réduction  à trois heures classes entière = réduction du ¼ de l’horaire réglementaire)

Qui décide dans l’Education (dite) Nationale d’appliquer ou de ne pas appliquer la loi et réglementation ?

Les élèves subissent, les parents ne savent pas, les inspecteurs n’exercent pas leur autorité, les instances rectorales laissent  faire, le ministère se tait.

 

Alors c’est le règne des monarques éclairés, ou celui des petits chefs  :

-                          Vous avez à la tête de l’établissement un homme (ou une femme) qui a le souci de la loi et qui sait lire les textes, quelqu’un de suffisamment ouvert et éclairé qui sait que, s’il réduisait du quart l’enseignement de la philosophie en terminale « S », il priverait les élèves en difficulté de la possibilité d’un travail pédagogique plus personnalisé, dans le cadre du dédoublement, ou du droit à recevoir dans des conditions satisfaisantes l’enseignement du programme ; il priverait aussi les meilleurs de la formation philosophique nécessaire à la poursuite d’études en classes préparatoires scientifiques, ou dans les facultés de médecine. Nous en connaissons tous de ces chefs d’établissements qui ont le souci de leurs élèves, et des conditions du travail pédagogique. Sont-ils la majorité ?

-                          Mais vous pouvez aussi avoir comme proviseur (enseignement public) ou comme directeur (privé sous contrat) un bureaucrate sans envergure, quelqu’un qui se retrouve parfois à ce poste parce qu’il a échoué dans son métier d’enseignant, et qui administre son lycée, et fait ses choix, comme on fait son marché. Il les fait au mieux de ce qu’il décrète  être la meilleure GESTION de son établissement, ce qui n’est pas nécessairement L’INTéRÊT DES ELEVES, NI LE RESPECT DE LA LOI.

Ceci serait encore honorable, s’ils se prenaient pour des Périclès pour qui, selon Socrate, la politique consistait seulement à gérer la cité. Mais il y a sur ce point incompatibilité entre nous et eux. Nous sommes les héritiers (indignes sans doute) de ce philosophe qui a dit « L’art qui s’occupe de l’âme, je l’appelle politique », et notre souci est de faire de nos élèves des citoyens responsables et capables de penser, non le  prestige des établissements.

Ce que nous pouvons espérer, c’est que les choix de ces bureaucrates ne soient pas en réalité dictés par des motifs moins avouables, hérités de leur histoire personnelle : animosité de « scientistes » bornés, qui ne voient dans l’enseignement de la philosophie que du « brassage d’air », rancœur de littéraires frustrés, qui, après avoir laissé l’enseignement de leur discipline dégénérer de la littérature à celui du « français », ont toujours reproché (ou envié) aux profs de philo la liberté de parole qu’ils ont le courage d’assumer. Il se peut aussi que nos bureaucrates soient simplement limités, ou incultes.

Philo ‘n net

 

Références :

BO n°24 du 14 juin 2001

Circulaire de rentrée 2001

Circulaire de rentrée 2002 BO n°16 du 18 avril 2002

Circulaire de rentrée 2003 BO n°14 3 avril 2003

Circulaire de rentrée 2004

ELEVES DE TERMINALE S

PARENTS D’ELEVES

ENSEIGNANTS

Vérifiez que vous disposez des heures auxquels les textes réglementaires vous donnent droit soit :

-          4 heures/enseignant devant élèves

-          Elèves :

o       2 heures + 1 heure dédoublée

o       ou 4 heures classe entière

Si ce n’est pas le cas, si vous n’avez que 3 heures de cours classe entière, votre établissement est dans l’illégalité ; signalez-le au rectorat dont vous dépendez et demandez à votre chef d’établissement les raisons du non respect de la réglementation.

philonnet@freefr

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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